Textes en résonance avec le tantra: Femmes et hommes, in Le Jaseur boréal
Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent Qui tissez des tissus de mots au bout de vos dents Ne vous laissez pas attacher Ne permettez pas qu’on fasse sur vous Des rêves impossibles On est en amour avec vous Tant que vous correspondez au rêve que l’on a fait sur vous Alors le fleuve Amour coule tranquille Les jours sont heureux sous les marronniers mauves Mais s’il vous arrive de ne plus être Ce personnage qui marchait dans le rêve Alors soufflent les vents contraires Le bateau tangue, la voile se déchire On met les canots à la mer Les mots d’amour deviennent des mots couteaux Qu’on vous enfonce dans le cœur La personne qui hier vous chérissait Aujourd’hui vous hait. La personne qui avait une si belle oreille Pour vous écouter pleurer et rire Ne peut plus supporter le son de votre voix Plus rien n’est négociable On a jeté votre valise par la fenêtre Il pleut et vous remontez la rue Dans votre pardessus noir Est-ce aimer que de vouloir que l’autre Quitte sa propre route et son propre voyage ? Est-ce aimer que d’enfermer l’autre Dans la prison de son propre rêve ? Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent Qui tissez des tissus de mots au bout de vos dents Ne vous laissez pas rêver par quelqu’un d’autre que vous-même Chacun a son chemin qu’il est seul parfois à comprendre Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent Si nous pouvions être d’abord toutes et tous Et avant tout et premièrement Des amants de la Vie Alors nous ne serions plus ces éternels questionneurs, ces éternels mendiants Qui perdent tant d’énergie et tant de temps À attendre des autres, des signes, des baisers, de la reconnaissance Si nous étions avant tout et premièrement des amants de la Vie Tout nous serait cadeau, nous ne serions jamais déçus On ne peut se permettre de rêver que sur soi-même Moi seul connais le chemin qui conduit au bout de mon chemin Chacun est dans sa vie et dans sa peau À chacun sa texture, son tissage et ses mots